D'abord le texte de la dépêche de Xinhua : ''En réponse à la vente aux enchères par la maison Christie's de deux bronzes chinois pillés en 1860 à l'ancien Palais d'été, malgré les protestations de la partie chinoise, l'Administration d'Etat du patrimoire culturel de Chine (SACH) a imposé des limites sur ce que la maison Christie's peut apporter ou sortir de Chine. Les départements administratifs d'entrée et de sortie du patrimoine culturel à tous les échelons ont reçu l'ordre dans une circulaire d'examiner attentivement les "objets patrimoniaux" que la maison Christie's cherche à importer ou exporter. La circulaire couvre également les agents et les salariés de Christie's. Ces bureaux d'entrée et de sortie sont séparés de l'administration des douanes.

Les certificats de propriété légale doivent être fournis pour tous les objets, selon la circulaire. Ces documents doivent fournir des informations détaillées sur les propriétaires et la provenance (l'historique de propriété) des objets. Les objets aux documents inadéquats ou manquants ne seront pas autorisés à entrer ou à sortir du pays. Les départements d'entrée et de sortie doivent informer la SACH, la police locale et les bureaux des douanes si des reliques de Christie's sont suspectées d'avoir été pillées, a précisé la circulaire. "Ces dernières années, la maison Christie's a fréquemment vendu des objets patrimoniaux culturels pillés en Chine, et tous les objets impliqués sont illégalement sortis du pays", a-t-elle ajouté.

La SACH a publié jeudi une déclaration condamnant la vente aux enchères par la maison Christie's de deux bronzes chinois. Elle a averti le géant des enchères que ses actions auraient des "conséquences sérieuses" pour son développement en Chine. Dans la déclaration, l'administration a indiqué que la Chine s'efforcerait de récupérer les sculptures, conformément aux conventions internationales concernées et à la loi chinoise. Selon la déclaration, la SACH a tenté à plusieurs reprises de faire suspendre la vente. Cependant, a-t-elle dit, la maison Christie's a procédé malgré tout à la mise aux enchères, ce qui a violé les conventions internationales et le "consensus commun" selon lequel de telles oeuvres d'art doivent être rendues à leur pays d'origine. Cette affaire a "porté atteinte aux droits culturels des citoyens chinois" et a blessé leurs sentiments. La vente de ces reliques patrimoniales aura des "conséquences sérieuses" sur le développement de Christie's en Chine, assure la SACH (...)''
Commentaire : La réaction tardive du SACH est surtout pour la Chine un moyen de sauver la face : elle a laissé une association qui ne représentait pas officiellement la Chine monter au front sur le terrain juridique avant la vente en France, et se faire débouter, ce qui était inévitable vu l'absence de fondement légal de la plainte. Le pillage du yuanming yuan en 1860 ne fait aucun doute, mais il a eu lieu dans un contexte de guerre inter-Etats, et précéde toute convention internationale sur la circulation des antiquités de plus d'un siècle. Une plainte "officielle" aurait donc vu la même déconvenue, tonner contre Christie's permet d'avoir l'air de réagir. Reste une incertitude : qui a acheté les têtes de bronze, puisque Christie's - comme c'est son droit- refuse d'identifier le ou les acheteurs par téléphone. Je reste convaincu qu'il s'agit de chinois, un milliardaire comme Stanley Ho, ou une groupe du capitalisme d'Etat comme Polybono, qui appartient à l'Armée Rouge, et que les têtes vont bientôt ré-apparaître...