Selon l'Ancien Testament, qui la mentionne souvent, l'Arche d'Allliance fut construit par Moïse à la demande de Dieu pour renfermer les tablettes des Douze Commandements. C'était une sorte de coffre en bois d'acacias de 1, 2mètres sur 80 centimètres. Les Juifs la transportaient en avant-guarde de leur armée, car c'était aussi une arme magique, qui aurait entre autres asséché la Jourdain, et fait s'effondrer les murailles de Jericho. De quoi imaginer que, comme le dit Indiana Jones dans Les Aventuriers de l'arche perdue , "une armée qui avancerait précédé de l'Arche serait invincible...''
L'Arche est aussi citée par le Coran, et c'est un des mythes les plus endurants de l'histoire des religions, et de l'ésotérisme, avec une iconographie pléthorique, comme la peinture du peintre italien du 17ième siècle Domenico Gargiulo un peu en dessous.


Car l'ustensile a disparu lors de la destruction du temple de Salomon de Jerusalem par les troupes du roi de Babylone Nebuchadnezzar en 422 avant JC. Le temple fut reconstruit, mais sans l'Arche. Cependant, plusieurs tablettes ou rouleaux découverts depuis mentionnent une liste de trésors sauvés du Temple avant sa chute. Le plus notable est l'un des rouleaux de la Mer Morte découvert en 1947, le rouleau de cuivre, qui inventorie les trésors du Temple de Salomon (l'existence de ce rouleau de cuivre aurait en fait été annoncé par l'introduction d'un livre de Rabbi Naftali Hertz publié à Amsterdam en 1648, le Emeq HaMelekh (la Vallée des Rois), mais ceci est une autre histoire...). Qu'est donc devenu l'Arche ? Qu'en reste-t'il ? Les théories ne manquent pas, qui situent l'artefact en Ethiopie, en Egypte (le film de Lucas & Spielberg), à Jérusalem, et même dans le Languedoc, grâce aux Templiers bien sûr...
Le livre de Tudor Parfitt The Lost Ark of the Covenant, paru le 3 mars chez Harper Collins, raconte sous la forme d'un récit à la première personne la recherche -intellectuelle plutôt qu'archéologique- de l'auteur tentant d'élucider les mystères de l'arche d'Alliance perdue : sa nature, son histoire, et bien sûr son éventuel emplacement contemporain Tudor Parfitt s'est fait remarqué en 1996 en établissant, de concert avec des généticiens, qu'une tribu bantu du Zimbabwe, le Lemba, étaient d'origine juive (pour lire l'étude publiée, très technique : Y Chromosomes Traveling South: The Cohen Modal Haplotype and the Origins of the Lemba—the “Black Jews of Southern Africa”).


Le Zimbabwe sur la carte de l'Afrique

Poursuivant son étude des Lembas, cette tribu juive perdue, Parfitt s'est intéressé à l'une de ses traditions orales, le ngoma lungundu. Les description de cet objet sacré en forme de tambour ressemble à celle de l'arche, jusqu'à la mention d'un feu de Dieu qui tuerait ses ennemis. Selon les Lembas, le ngoma est venu de Jerusalem avec leurs ancêtres. Or, le ngoma n'est pas inconnu des archéologues : Harald Von Sicart, un Suédois, l'a découvert dans les années Quarante au Zimbabwe, et il en existe une reproduction. Mais le ngoma a disparu ensuite, ce qui n'est pas étonnant. Car le Zimbabwe a connu successivement la dictature de Ian Smith - le pays se nommait Rhodésie- qui niait toute vérité archéologique pour établir l'infériorité raciale des Noirs-, puis depuis 28 ans maintenant le régime tout aussi dictatorial de Robert Mugabe. Donc personne ne se préoccupait du ngoma, dont l'étude ne représentait aucun enjeu, jusqu'à que Tudor Parfitt ne le recherche. Et ne le retrouve, quasi oublié dans un musée de Harare. Certes des études de datation ont ensuite prouvé que l'objet datait de vers 1350. Mais pour Parfitt, il s'agit bien d'un vestige de l'arche reconstruite par les prêtres Lemba, pour prolonger la vie de l'arche originale ...



Pour en savoir plus : un article très détaillé du Daily Mail sur le livre de Tudor Parfitt