Pour ceux qui n'ont pas passé leurs vacances à Tampa, Floride, dont le Tribunal est saisi de l'affaire Black Swan, et à Gibraltar, résumé des épisodes de l'été de l'affaire Black Swan : initialement sommé de produire ses infos sur le Black Swan le 23 juillet, Odyssey a obtenu un délai jusqu'au 6 août, arguant des difficultés engendré par la prise imprévue de son bateau l'Ocean Alert par la police espagnole au large de Gibraltar : le bateau a en effet été bloqué du 12 au 19 juillet, des ordinateurs furent saisis, officiellement au nom du soupçon que Odyssey cacherait des informations sur une épave qui reviendrait de droit à l'Espagne. L'opération relève de la démonstration de force, à l'égard d'Odyssey d'abord, mais aussi de l'Angleterre, car elle s'est déroulé dans des eaux qui l'Espagne considère comme siennes, mais qui sont internationale pour le Royaume Uni, auquel appartient Gibraltar depuis le Traité d'Utrecht en 1715, ce qui hérisse profondement l'Espagne ( et les incidents diplomatiques sont légions).
A noter l'Espagne a attaqué Odyssey sur l'affaire Black Swan, mais aussi sur deux autres cas d'épave dénichées par la compagnie et pour lesquelles dont elle a demandé aux Tribunaux d'être reconnue comme l'inventrice (salvior en anglais). L'une est près de la Sardaigne, l'autre dans l'Atlantique à l'Ouest de Gibraltar, et rien ne permet d'établir un lien entre l'Espagne et ces épaves (auquelles sera consacré notre prochain billet !), donc cela ressemble à une maneuvre d'obstruction.
Le 7 août, Odyssey a re-porté plainte contre l'épave, et contre l'Espagne, requérante, pour réclamer à nouveau la garde de l'épave, mais aussi une décision du Tribunal spécifiant entres autres que "aucun gouvernement n'avait l'autorité ni la légitimité pour interférer dans l'exploration ou le sauvetage" du Black Swan. Cette plainte anticipait en fait la décision suivante du Tribunal, prévisible : le 17 août, il a répondu de manière positive à la demande initiale (15 juin) de l'Espagne qui lui demandait d'annuler sa décision du 31 mai attribuant la "garde" (custodian) de l'épave à Odyssey. Cette dernière ne s'était pas opposé à la demande de l'Espagne.
L'attribution de l'épave va donc être re-jugée. L'Espagne a jusqu'au 19 septembre pour répondre à la plainte d'Odyssey.
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